La maladie de Köhler-Mouchet

La maladie de Köhler, qu’est-ce que c’est ?

La maladie de Köhler est une pathologie de croissance typique de l’enfant. Il s’agit d’une ostéochondrose de l’os naviculaire du pied. Elle touche principalement le jeune garçon, sportif ou hyperactif, principalement vers 7-8 ans. L’atteinte est dans la plupart des cas unilatérale.

NB : Une ostéochondrose est une anomalie de croissance de l’os et du cartilage chez l’enfant, où l’on constate une interruption de la vascularisation du noyau d’ossification de l’os concerné.

La maladie de Köhler, quels sont les signes ?

L’enfant se plaindra d’une forte douleur en regard de l’os naviculaire, le plus souvent lors de la pratique sportive (accélération en course à pied…). Cette douleur sera retrouvée à la palpation directe et on observera une tuméfaction (un gonflement ou une déformation) et l’enfant peut aller jusqu’à boiter en reportant l’appui de son pied vers l’extérieur pour essayer de soulager sa douleur.

Bien que le diagnostic clinique soit suffisant, un cliché radio peut être demandé pour confirmer le diagnostic. On retrouvera alors un aplatissement, une ostéocondensation voire une fragmentation de l’os naviculaire pour les cas les plus importants.

La maladie de Köhler, quelle en est la cause ?

Cette pathologie de croissance évolue le plus souvent sur un os mal vascularisé, associée à une pronation excessive de l’articulation sous-talienne et médiotarsienne. Le déplacement en chute médiane importante du pied semblent créer une dislocation de l’articulation talo-naviculaire et le naviculaire subit des forces de contraintes répétées.

On retrouvera donc majoritairement cette pathologie chez les enfants présentant :

  • un pied plat valgus
  • une valeur de torsion tibiale inférieure à la physiologie (jambe un peu trop en dedans)
  • une hyper mobilité du 1er rayon en dorsiflexion ainsi qu’une déformation fonctionnelle de l’avant pied en varus.

La maladie de Köhler, quel traitement ?

Dans un premier temps, un repos sportif de quelques jours sera à réaliser, afin de mettre en place le traitement par orthèses plantaires (semelles orthopédiques) FONCTIONNELLES réalisées par un podologue. Ces orthèses permettront de contrôler la pronation anormale sous-talienne et médiotarsienne, ainsi que l’hypermobilité du 1er rayon. Il sera important que l’enfant porte des chaussures avec un contrefort plutôt rigide afin de potentialiser l’effet de contrôle de pronation des semelles.

L’évolution sera donc favorable rapidement, permettant à l’enfant de reprendre progressivement son activité sportive.

Pour toutes questions, vous pouvez me contacter ICI

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Introduction à la podologie du sport chez le coureur

La podologie du sport c’est l’étude du pied du sportif. Elle s’étend de la prévention à la prise en charge appropriée des pathologies liées à la pratique sportive. Elle peut concerner les membres inférieurs, le bassin ou le rachis. La connaissance des contraintes du coureur est élémentaire mais l’étude de la posture l’est tout autant.

Pourquoi ?

 Le pied va être le maillon entre le corps et le sol. Rappelons que la course multiplie par 3 à 6 le poids du corps  selon que la foulée est bondissante ou rasante (2 fois pour la marche et 7 à 13 fois pour le saut).C’est par lui que démarre la force de réaction du sol et par lui que se termine celle du poids du corps. Il est une des 3 entrées d’équilibre (avec l’oreille interne et la vue). La mécanique du pied est complexe car il est composé de dizaines d’articulations.

Si la base n’est pas bonne, c’est l’histoire de la pile d’assiettes …

Traitement proposé par le podologue :

La thérapie passe par le port d’orthèses plantaires thermoformées ou non (travail du podologue) et peut être complétée par un soin de pédicurie si le coureur souffre d’affection cutanée et/ou unguéale (travail du pédicure).

Que ce soit clair : le podologue ne réalise pas des semelles de confort telles que les semelles moulées que vous pouvez trouver dans certains magasins de sport mais il vous fabrique des orthèses plantaires sur mesure et adaptées à votre posture précise. Des matériaux techniques sont utilisés en revanche de la même manière pour optimiser la foulée.

L’examen podologique :

Quand ?

Vous pouvez consulter un podologue du sport si vous souffrez d’une pathologie des membres inférieurs, du bassin ou du rachis, liée à votre pratique sportive et que la source de chaussures inadéquates ou trop anciennes a été écartée.

Vous pouvez également le consulter si votre usure de chaussures est exagérée ou asymétrique.

Enfin, le bilan podologique est intéressant en cas d’augmentation de votre dose d’entrainement, l’indication est alors préventive.

Quand les coureurs pratiquent depuis des années et qu’ils sont asymptomatiques (sans douleur) il faut bien souvent s’abstenir de changer les appuis. Mieux vaut faire travailler son pied le plus naturellement possible.

Comment ?

Un examen clinique dure environ ¾ d’heure. Il consiste à observer votre statique et votre dynamique à l’aide d’outils informatiques et vidéo. Le podologue vérifie également vos amplitudes articulaires afin qu’une perte de mobilité n’entrave pas le traitement. Des tests posturologiques pourront compléter finement l’examen pour tester les stimulations ou éléments que l’on ajoutera sur vos semelles.

L’examen podologique doit être minutieux. Il englobe aussi bien l’aspect biomécanique et morpho-statique que l’aspect global postural : un bon podologue vous examine des pieds à la tête même s’il ne vous traitera que par les pieds !

Le soin, en cas d’affection cutanée ou unguéale, sera nécessaire pour abraser les hyperkératoses (callosités), ôter les kératomes ( cors) sièges d’épines irritatives d’appui plantaire , couper correctement les ongles avant une course longue . Le professionnel vous expliquera comment préparer vos pieds  en fonction du type de course.

 Quelques mots sur les chaussures :

Les chaussures sont aujourd’hui très techniques et vous assure du confort nécessaire à la course. Le choix des chaussures est donc le b.a.ba. En ce qui concerne les axes pronateurssupinateursuniversels, les drops, types de semelles, un bon conseiller de magasin de chaussures de running/trail doit savoir vous orienter.

Il est  préférable d’acheter ses premières paires en magasin spécialisé. Les achats sur internet ne doivent être effectués que sur des modèles déjà portés. Attention, il n’est pas rare de voir des coureurs pronateur d’un pied et supinateur de l’autre : le corps est asymétrique !

Dans la vie d’un coureur, le passage chez le podologue du sport est primordial. L’examen ne débouche pas forcément sur des semelles mais sera très intéressant pour mieux connaitre vos appuis et en déduire le type de chaussures à utiliser.





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Article original : ICI

 

Fabrication des semelles orthopédiques

Beaucoup de personnes me demande comment je fabrique les semelles orthopédiques. Je suis équipé d’une fraiseuse 3D permettant la réalisation d’une partie de l’orthèse plantaire (la partie finale étant réalisée à la main directement par votre podologue).

Afin que vous puissiez visualiser, je vous partage une vidéo.

Pour tout renseignements vous pouvez me contacter ICI

Lien original de la vidéo ICI

 

Visite d’un laboratoire de marche

Lors du passage du diplôme universitaire de biomécanique à la faculté de toulouse, nous avons visité leur laboratoire de capture de mouvement.

La capture de mouvement est une technique permettant d’enregistrer les positions et rotations d’objets ou de membres d’êtres vivants, pour en contrôler une contrepartie virtuelle sur ordinateur (caméra, modèle 3d, ou avatar). Une restitution visuelle de ces mouvements en temps réel est faite via le moteur de rendu 3D de l’application interfacée avec le matériel utilisé qui peut les stocker dans un fichier d’animation de type BVH pour être traités ultérieurement dans un logiciel 3D classique ou bien, via un plugin vers MotionBuilder, logiciel spécialisé dans le traitement, l’édition, le filtrage ou l’exportation de ces animations.

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La périostite tibiale

Une périostite est un phénomène inflammatoire ou infectieux touchant le périoste ce qui se voit dans des pathologies osseuse voire générales.

En médecine sportive, cette appellation correspond à une douleur de la région jambière inférieure surtout à la partie interne du tibia. Sont exclues alors les pathologies tumorales, infectieuses et fracturaires. Il s’agit donc d’une pathologie micro-traumatique plutôt à type de tibialgie.

Sur le plan physio-pathologique, il existe une douleur et une tuméfaction que l’on peut apparenter à un stade inflammatoire. Il existe 2 volets dans cette pathologie :

– un phénomène osseux

– un phénomène musculaire

Le phénomène osseux est une modification de l’architecture osseuse sous l’effet de micro-traumatismes locaux avec réaction du périoste.

Le volet musculaire est dominant avec hypertrophie musculaire soumettant leur insertion à des tensions excessives dans des loges non-expensibles.

 Symptomatologie

C’est un syndrome bénin qui tend à diminuer par l’amélioration de l’équipement sportif. Le terrain concerné est le sujet sportif de niveau variable mais avec pratique sportive régulière et intense.

Le signe dominant est une douleur liée à l’activité sans impotence fonctionnelle nette. La douleur est le plus souvent unilatérale, rarement bilatérale. Cette douleur est :

– sourde

– de siège diaphysaire

– à la face interne et bord interne du tibia

Cette douleur est souvent même ressentie comme une sensibilité douloureuse. Cette douleur est déclenchée par l’activité sportive, amplifiée par l’intensité de celle-ci et disparaît au repos à la fin de l’effort. L’arrêt de l’activité sportive imposée entraîne la disparition permanente de la douleur.

On constate également un gonflement local parfois une petite augmentation de température locale. On peut retrouver une douleur provoquée à la face interne du tibia mais également au niveau du jambier postérieur.

 Les tests

La radio simple est souvent normale. Dans certains cas il apparaît des images périostées.

L’examen le plus performant est la scintigraphie osseuse qui montre une hyperfixation osseuse localisée dans le territoire douloureux. Cet examen est lourd pour une pathologie aussi bénigne. Cet examen est justifié en cas de diagnostic différentiels :

– fracture de fatigue

– ostéome ostéoïde

En cas de doute il reste alors l’I.R.M.

Le diagnostic différentiel avec les autres pathologies du sportif se font sur un simple examen clinique :

– tendinopathie du tibial postérieur

– tendinopathie d’insertion du triceps sural

– fasciite de la loge postérieure de jambe

– pathologie de la membrane interosseuse, parfois visualisée par des calcifications sur la radio simple

Evolution

On peut distinguer une phase aiguë et une phase chronique.

Le plus souvent tout se résume à une phase aiguë dominée par la douleur avec radio normale et régression spontanée.

La forme chronique se voit chez les sportifs à activité régulière et intense. La douleur s’étend vers le haut du tibia et à tendance a persister au repos. Il apparaît des signes radio à type d’irrégularités corticales osseuses. Cette forme nécessite toujours un traitement.

 Le traitement

– d’adapter l’entraînement pour les sportifs

– d’adapter la chaussure avec choix d’une chaussure de qualité

– des semelles orthopédiques pour les troubles statiques et dynamiques associés

– d’y associer un repos sportif passager

K-Taping

Pour les formes chroniques, le traitement local est anti-inflammatoire :

– soit par application de gels ou pommades anti-inflammatoires (Voltarène, Kétum gel)

– soit par infiltration de corticoïdes