Ongle Incarné

Définition :

L’ongle incarné ou onychocryptose est le résultat d’un conflit entre la lame unguéale et les tissus péri unguéaux : c’est une pathologie spécifique des ongles du pied. Selon la localisation du conflit, on distingue :

  • L’incarnation latérale, concerne aussi bien le bord externe, du bord interne
  • L’incarnation antérieure : la partie distale de la lame ne peut progresser normalement et vient buter contre le lit

Le premier orteil est le plus souvent atteint, mais les autres ne sont pas exclus du risque.

Les causes n’en sont pas toujours évidentes: chaussures trop serrées, mauvaise coupe de l’ongle, conformation particulière sont généralement incriminées. Les conséquences en sont des douleurs, surtout à la pression, une difficulté à se chausser, et souvent une réaction inflammatoire et une infection. Ces deux phénomènes stimulent la production d’un tissu de cicatrisation formant le bourrelet (le botryomycome) qu’accentue la macération.

Les nourrissons et les petits-enfants peuvent présenter des ongles incarnés. Les adolescents et les adultes développent l’ongle incarné habituel que l’on appelle ongle incarné juvénile. Les seniors développent les ongles en pince

Hallux valgus

Explication de la déformation

La déformation est bien connue : le premier métatarsien est déplacé en varus alors que le gros orteil est couché en valgus en réalisant un angle dont le sommet crée une saillie interne (oignon). La tête métatarsienne ne repose plus sur ses sésamoïdes ce qui la prive de leur force propulsive et surcharge les autres rayons du pied. Le tendon fléchisseur prend la corde de l’arc et pérénise la déformation.

 

Hallux valgus

Biomécanique de l’hallux valgus

1 – abduction du gros orteil. L’angle de l’axe entre le premier métatarsien et l’axe de la première phalange du gros orteil mesure la désaxation

2 Rotation externe du gros orteil : le sésamoïde externe se projette dans le premier espace inter métatarsien.

3 Métatarse en varus presque toujours associé : ouverture de l’angle du premier métatarsien, deuxième métatarsien

Hallux Valgus (1)

Tableau comparatif entre le pied sain et le pied soufrant d’un hallux valgus

Avant-pied normal et sa radiographie :

  • le gros orteil est pratiquement dans le prolongement du métatarsien
  • les sésamoïdes (deux taches blanches) sont cachés derrière le premier métatarsien

Avant-pied porteur d’un hallux valgus :

  • le gros orteil est dévié en dehors
  • la “bosse” ou “oignon” est formée par le sommet de l’angle entre le premier métatarsien dévié en dedans, et le gros orteil déporté en dehors
  • le sésamoïde externe apparait entre les deux métatarsiens

Les causes

Il y a quatre causes principales :

  • La prédisposition congénitale : tendance familiale à la déformation en hallux valgus (30%), sans que ce facteur soit strictement héréditaire
  • La prédisposition féminine: la souplesse, voire la laxité articulaire est bien supérieure chez la femme
  • La longueur du gros orteil: plus l’ orteil est long, plus les contraintes de la chaussure seront importantes.
  •  La chaussure féminine à bout pointu : Plus le premier orteil est long, plus s’exerce l’effet coercitif de la chaussure à talon haut et à bout pointu.

La chaussure a tendance à rabattre le gros orteil vers le second,
ce d’autant que le premier orteil est long

On distingue : les pieds grecs (11%), les pieds carrés (27%) les pieds égyptiens (62%).

 Les conséquences

L’hallux valgus et ses conséquences représentent 90% de la pathologie de l’avant pied :

Au niveau de l’exostose :

  • bursite qui peut se surinfecter avec le risque d’arthrite sous-jacente et de perte de la fonction par arthrodèse.

Au niveau des orteils voisins :

  • Coup de vent externe quand ils sont refoulés par le valgus du gros orteil très inesthétique.
  • Griffe avec cor conflictuel avec la chaussure et son risque de surinfection (orteil en marteau).
  • M é t a t a r s a l g i e s du deuxième rayon par hyperappui réactionnel à l’insuffisance du gros orteil, avec durillon d’appui et tiroir dorsoplantaire douloureux conduisant à la luxation.
  • Pied rond antérieur avec insuffisance de tous les rayons et métatarsalgies médianes.

L’évolution

Elle progresse à mesure que cèdent les articulations d’avant en arrière.

1er stade : Il concerne l’interphalangienne et peut commencer très précocément dès l’enfance par une déviation de P1 sur P2 ou clinodactylie. Il est source d’ongles incarnés à répétition par conflit entre les deux premiers orteils.

2ème stade : La métatarsophalangienne cède et se crée l’hallux abductus et la saillie exostosique interne. Ce stade se caractérise par l’apparition d’une bursite interne par conflit avec la chaussure.

3ème stade : La cunéométatarsienne cède à son tour et apparaît le métatarsus varus. L’évolution se fait par poussées douloureuses successives entrecoupées d’accalmies trompeuses car la déformation continue de s’aggraver. Elle frappe les rayons voisins qui deviennent souvent les motifs de consultation (47%). Il faudra alors expliquer à la patiente que le cor surinfecté de son deuxième orteil en marteau ou que la luxation très douloureuse de sa deuxième métatarso-phalangienne relève du traitement simultané de son hallux valgus et non d’un acte isolé sur le deuxième orteil sous peine de récidive. L’évolution se fait vers une extension des désordres statiques à tout l’avant pied pouvant gêner considérablement le port de chaussures et la marche.

La fish pédicure présente des risques

L’agence française du médicament a fait retirer un message publicitaire vantant les bienfaits de cette pratique, sans fondement scientifique.

 

Nouveau coup dur pour la «fish pédicure». Quelques jours après un avis défavorable de l’agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) envers cette pratique, l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient d’interdire une publicité vantant les bienfaits de ce soin. Une «fish pédicure» consiste à plonger les pieds dans un bassin contenant des poissons, le plus souvent de l’espèceGarra rufa, friands des peaux mortes humaines. L’autorité a estimé que les bénéfices annoncés pour la santé dans la comunication publicitaire ne s’appuyaient sur aucune preuve scientifique.

La décision, publiée au Journal officiel de la République française le 4 mai, vise la société Fish’n Feet. L’institut lyonnais annonçait sur son site internet que «le Garra, tout en nettoyant en profondeur vos pieds, libère une enzyme, le dithranol, connue pour limiter la propagation des symptômes de certaines maladies de peau et pour stimuler la production de cellules jeunes». Il évoquait aussi que «les micro-succions du Garra ont un effet stimulant sur votre circulation et assurent un drainage efficace des pieds». L’ANSM a estimé que ces allégations n’étaient fondées sur aucun élément scientifique permettant d’apporter leur preuve et à demandé leur retrait, en accord avec les articles L. 5122-15 et R. 5122-26 du code de la santé publique. Fish’n Feet a supprimé l’annonce mais précise sur son site internet que ses «prestations ne sont en aucun cas des actes médicaux et n’ont aucune vocation thérapeutique. Il ne s’agit que de détente, de bien-être et de beauté du pied.»

Les Garra rufa, ces petits poissons friands des squames de la peau ont déjà été pointés du doigt par l’AnsesDans un avis du 25 avril, elle alertait sur un «risque de transmission d’agents pathogènes d’origine humaine ou animale» par l’eau, pour les «populations sensibles à risque plus important»: diabétiques, immunodéprimés, usagers ayant des lésions cutanées aux pieds. Et recommandait donc un «encadrement strict» de la «fish pedicure», soumise à aucune règle sanitaire spécifique.

Extrait du site internet: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/05/07/20481-fish-pedicure-dans-collimateur-autorites